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Ego Or Not
10 janvier 2005

Le jour où j'ai compris...

Le jour où j'ai compris qu'il ne fallait pas hésiter dans la vie :
C'était le jour de la rentrée, en première année de maternelle. Il fallait choisir, chacun son tour, un dessin parmi une série. Ce dessin allait nous suivre toute l'année pour nous symboliser, c'est à dire remplacer nos noms et prénoms. Lorsque ce fut à mon tour, je savais que je voulais l'escargot, mais cela ne me dérangeait pas de le laisser à quelqu'un d'autre, car je ne voyais pas trop l'intérêt d'avoir un dessin plutôt que son nom. La maîtresse, irritée par mon hésitation, est passée à un autre enfant. J'ai donc pris le symbole qui restait : une maison.

Le jour où j'ai compris qu'il y aurait des injustices :
Toujours en première année de maternelle une fille aux cheveux longs était assise devant moi, en tailleur. Elle lève alors le doigt, et à ma grande stupeur dit à la maîtresse que je lui tirais les cheveux. Sans rien comprendre, je me suis retrouvé au coin.

Le jour où j'ai compris qu'il me faudrait jouer finement :
Ma rentrée en CP fut tardive suite à un accident qui m'envoya directement à l'hôpital (rien de dramatique) et en repos quelques mois. Ce n'était pas très grave puisque je savais déjà plus ou moins lire et écrire (la cage d'escalier de mes parents était devenue la grotte de Lascau de mon apprentissage de l'écriture, à leur grande joie). Seulement, dès la première semaine, je me suis retrouvé puni soi-disant parce que j'avais copié sur ma voisine pour un exercice de calcul. La maîtresse ne voyait pas comment je pouvais répondre juste à ses questions dès les premiers jours de ma rentrée, quelques mois après les autres.

Le jour où j'ai compris que j'étais asocial :
Alors que j'avais 7 ans, jouer au loup ou à la délivrance me plaisait bien, étant assez sportif. Mais dès qu'il s'agissait d'une activité plus calme, comme jouer aux billes par exemple, cela ne me plaisait pas beaucoup et je préférais aller rêvasser seul dans un coin de la cour de récréation. La réaction de l'équipe enseignante a été assez rapide : la psychologue scolaire est venue me voir pour savoir si j'avais des problèmes avec mes petits camarades. Bien sûr, je n'ai pas tout de suite compris où était son problème (car a priori je n'en avais pas moi). Après une brève analyse de la situation, je me suis décidé à jouer aux billes pour ne pas être trop embêté.

 

Bref, la réalité d'une chose (la surdouance dans mon cas) n'a de sens qu'avec sa prise de conscience. Je pourrais continuer avec les "Le jour où j'ai compris..." à l'infini : à 12 ans, j'ai compris que certains de mes profs n'avaient "pas le niveau". A 16 ans, j'ai compris qu'il me faudrait avoir de vrais amis. A 25 ans, j'ai compris que je ne serai jamais compris.

 

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