Etre unique ou non ?

Ce qui est frustrant lorsque l'on est surdoué, c'est que l'on est défini.

Telle une maladie et ses symptômes, la surdouance a été et est étudiée. Des psychologues ont donc défini un périmètre qui n'est pas seulement celui du QI. Telle une maladie, il y a des signes qui ne trompent pas. "Votre enfant se comporte ainsi ? Alors il y a des chances qu'il soit précoce."

Personnellement, je trouve qu'il s'agit d'un constat difficile à admettre. Comme si, finalement, il s'agissait plus d'une maladie qu'autre chose. Le fait que l'on se sente différent des autres par son mode de pensée aurait tendance à nous faire croire que l'on est unique. On sait que l'on a fait des choses différentes des enfants de notre âge et, souvent, on a le sentiment de pouvoir faire des choses exceptionnelles.

Puis l'on découvre que tout ce que l'on a fait "de différent et d'unique" a parfaitement été défini dans des ouvrages de psychologie, presque jusqu'aux moindres détails. Personnellement, je me retrouve dans presque 90% des "symptômes" de la personne surdouée, et c'est vraiment frustrant de se sentir piégé dans une catégorie. D'être unique, on devient l'élément d'un groupe sujet à l'étude. Beaucoup apprécient de ne plus se sentir seul et d'avoir une explication rationnelle à ce qui leur arrive. Moi, je n'aime pas trop cela. Je me suis donc construit une identité en marge de ce groupe, mais les 90% de "symptômes" me suivront toujours.

J'ai un grand besoin d'oxygène par rapport à la surdouance. Un grand besoin d'extérioriser. Mais je ne veux pas faire partie de ces groupes ou réunions qui consistent à se soulager mutuellement de sa précocité. Et je passe sur ces clubs qui consistent à se gargariser de son QI (échelle que j'ai toujours trouvée stupide d'ailleurs). Mon identité, je la construis dans l'ensemble de la société où j'évolue, et non dans un petit groupe où tout le monde est comme moi.

Donc je continue à écrire ici, évacuant le démon petit à petit...

Comments

[Angéline]

j'ai passé ma scolarité de la maternelle au lycée à entendre que j'étais une idiote et une moins que rien. Finalement, j'ai un Q.I. qui dépasse largement la somme réunie de ceux de mes anciens professeurs. Donc moi ça n'a servi à rien, parce que l'école était d'un ennui mortel, juste à me revaloriser pour moi-même. Juste pour ça.