Injustice !
Je ne sais pas pour vous, mais moi, quand une personne est victime de l'injustice d'une autre personne, cela me met hors de moi. J'ai soudain une sorte de nécessité qui m'envahit, m'obligeant à prendre la défense de la victime jusqu'à ce que le coupable prenne conscience de son acte et s'excuse.
C'est là que ça se complique.
Parce que je perds toujours.
Un petit retour en arrière :
"Bonjour madame la psychologue, je ne comprends pas, mon fils n'aime pas les injustices.
_ Oh mais c'est normal ça ma bonne dame ! Il a un QI plus élevé, donc il est plus sensible aux injustices.
_ Très bien au revoir.
_ Oubliez pas les 350 francs quand même !"
Mais on nage en plein délire là ! Cela voudrait dire que pour être sensible aux injustices, il faudrait être capable d'aligner trois dominos plus vite que les autres ?
Retour au présent :
Je vois une injustice, je m'insurge. Je demande réparation pour la victime. Bref, j'ai déjà perdu le combat. Pourquoi ? Parce que pour moi, l'injustice étant évidente, je m'attends à ce que tous les témoins prennent mon parti. Seulement ce serait trop facile.
Déjà, pour 80% des gens présents, il ne s'est rien passé. Ils ont bien vu le truc, mais non, l'injustice ne leur a pas sauté aux yeux. Le type qui gît dans une mare de sang ? Pas vu... Après, le nec plus ultra, il y en a 10% qui vont prendre le parti... du coupable ! Et oui mon bon monsieur, on vit dans un monde impitoyable, alors ils donnent raison au coupable parce que la victime n'avait qu'à faire attention ! Bon, dans les 10% qui restent, et qui ont donc a priori vu l'injustice, il y a : tous ceux qui veulent pas qu'on les embête avec ça, ceux qui ont déjà changé de pièce et ceux qui... ben finalement ils ont rien vu parce qu'à 2 contre 98 ils pèsent pas lourd.
Oh ! Et un autre truc que j'adore :
Moi : pourquoi avoir tabassé ce gars là, il vous avait juste dit bonjour.
Le coupable : tu as un problème avec le fait que je sois alcoolique ?
La foule me pointant du doigt : roooh il aime pas les alcooliques.
On appelle ça comment ? Une victimisation du coupable ?
Bref, vous l'avez compris, je viens d'être témoin d'une injustice flagrante, j'ai pris la défense de la victime, et... Ben en fait j'ai perdu par abandon. Je me suis vite rendu compte que ça menait à rien.
Mais ce qui m'inquiète le plus, c'est tous ces gens autour de moi pour qui il ne s'est rien passé. Et je pense que pour eux, sincèrement, il ne s'est rien passé. Il ne s'agit pas de fermer les yeux par confort, non non. C'est juste que pour eux il ne s'est rien passé dans un monde où il ne se passe jamais rien.
Enfin bon, même là j'en viens à me demander pourquoi j'écris ça, tout le monde s'en fout :)